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Orlando Consulting
18 juin 2011

Défaut d'analyse

Il a écrit une lettre que je suis censé vérifier avant envoi.
Il se dit nul en orthographe et en "écrit". J'ai plutôt la réputation de faire peu de fautes et de savoir "tourner les phrases".
Aussi, Il me fait confiance. 
Me faisant confiance, il n'a pas besoin de se faire confiance à lui. (Mais nous en parlerons plus tard)

Je relis le courrier et je constate qu'on peut scinder la lettre en trois parties égales :
Première partie : L'écriture est ferme et assurée. Les phrases sont correctes et simples. L'idée est bien exprimée et limpide. Aucune faute.
Deuxième partie : La plume fatigue. Des mots en trop cherchent à montrer qu'on sait écrire. Le propos s'embrume. Quelques fautes d'orthographe sont faites, mais corrigées.
Troisième partie : Le stylo se force et la calligraphie s'en ressent. Les lettres se referment et les mots s'entortillent. Le vocabulaire est moins précis. A la lecture, on perd le fil. Et l'orthographe est désastreuse, y compris sur des notions basiques ; la phonétique prend même parfois le dessus.

Fort de ce constat, je l'exprime à l'intéressé et lui demande ce qu'il en pense.
Il commence par répondre à côté. 
- Je vous l'avais dit que j'étais nul.
- Ce n'est pas ce que j'ai dit. Que pensez-vous de cette évolution dans l'écriture ?

Il plonge sur la feuille et cherche les fautes. Il veut savoir où est le problème. Un participe ? Un accord ? C'est sûr, c'est un accord... 
Je propose de sortir de la lecture du courrier pour s'attacher à l'analyse.
Un peu perturbé, Il s'en fout de l'analyse. On va pas parler trois heures de ça. Il suffit de corriger les fautes et c'est tout.
La panique n'est pas loin.
Pourtant, on ne peut pas laisser passer l'expérience. Il faut s'en servir.
Mais Il est trop loin. Il a perdu pied. La confiance qu'il n'avait pas, puisqu'il l'a donnée à l'Autre, s'éloigne encore plus. Et cet Autre par ses "raisonnements tarabiscotés" le renvoie à sa médiocrité, à la certitude de sa médiocrité.

Je finirai par expliquer moi-même l'analyse. Puisque la meilleure des solutions n'est plus possible.
Nous n'avons pas ici de problème avec l'orthographe, ni avec le français et l'écriture. Nous n'avons qu'un problème de concentration. En travaillant sur la concentration, on n'aura pas à travailler sur l'orthographe. La première partie est parfaite. En tenant la distance, on fait un courrier parfait sans avoir à assimiler de compétences supplémentaires. Elles sont là. On a seulement à chercher au bon endroit.
Une meilleure concentration donnera de meilleurs résultats qui... etc. etc. Le cercle vertueux est amorcé.

Conclusion. Il y a des leçons qu'on ne peut pas laisser échapper. Nous avons le devoir de ne pas céder à la facilité. Il nous faut travailler à l'endroit du problème et pas ailleurs et ne pas dire ce que l'Autre veut entendre, mais dire ce qui lui fera le plus de bien.
C'est assez courant de rencontrer des personnes qui refusent d'analyser les situations, pressées qu'elles sont de trouver des solutions et de cacher leurs carences. Notre devoir c'est de leur montrer qu'elles en sont capables et qu'elles se porteront mieux en adoptant de nouveaux comportements.

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